lundi 10 octobre 2011

Le territoire et le numérique



Google Street View est un service lancé en mai 2007 afin de compléter Google Maps et Google Earth. Il permet de naviguer virtuellement dans les rues de grandes villes. Impressionnant de découvrir au passage la couverture mondiale de ce programme de Google.

« Dans la ville numérique, écrit Boris Razon (Télérama n° 3179-3180), les gens produisent une narration qui raconte l’usage, l’histoire ou encore la mémoire de la ville. Ce qui est nouveau et puissant, c’est l’articulation des trois : la ville, son double numérique et les réseaux sociaux. »


 


Quand je fais une recherche d'images Saint-Apollinaire-de-Rias de sur Google Images je ne trouve presque aucun document, pourtant le village est présent sur Google Street View.

De quand datent ces images ? Qu'y perçoit-on du village ? Pour qui ne connaît pas la région, qu'est-ce qu'on y retrouve, qu'est-ce qu'on y découvre ?






















Google Street View est un révélateur de notre expérience du monde, et en particulier, de la paradoxale tension entre notre indifférence quotidienne aux choses qui nous entourent et notre incessante recherche de connexion et d’interaction.

J'ai essayé de le montrer dans mon texte sur Google Street View Pourquoi vouloir voir le monde en vrai ?, puis sur le blog Le Tour du jour en 80 mondes où je collecte tous les travaux autour de Google Street View :
En immersion dans l’image, l’avancée est lente, renforçant si besoin l’impression onirique d’une marche nocturne en plein jour (un projet de Google Street View nocturne serait-il envisageable dans nos villes où la nuit profonde n’existe plus depuis l’apparition de l’électricité ?). Au détour d’une rue, un détail attire notre attention, un passant dans une posture étrange, une silhouette que l’on croit reconnaître fugitivement, la beauté d’un paysage, une déformation de l’image provoquée par la prise de vue en mouvement à 360° ou celle d’un visage le transformant soudain en monstre, l’apparition de fantôme (être à peine enregistré par la photographie dont il ne reste qu’une vague trace, un lieu inconnu, un endroit qui n’existe plus (ou plus comme on l’a connu (chantier de construction, déviation, no man’s land, lieux détruits par une catastrophe naturelle ou un accident, rayés de la carte du jour au lendemain (de son image)), un endroit qui a changé dans l’image et la mémoire qu’on en avait. Comme dans le récit singulier de La jetée de Chris Marker, qui représente une face de la réalité. Les souvenirs que l’on a d’un moment de sa vie sont partiels, tronqués et lorsqu’on regarde un album photo, les souvenirs viennent dans le désordre avec des « sauts dans le temps. »
Quelques pistes de réflexions et de travail sur la question du territoire et du numérique :


Ateliers d'écriture à Sciences Po Paris :


Mémoire vive : impressions à la demande
L’écriture collective d’un récit numérique via Twitter : À l’ère du web, le texte s’émancipe de sa forme.


Inventer la ville (un récit géolocalisé) : Vous êtes ici

Google Street View est un révélateur de notre expérience du monde et de notre rapport au temps et en particulier, de la paradoxale tension entre notre indiffère,ce quotidienne aux choses qui nous entoure et notre incessante recherche de connexion et d’interaction. C’est l’occasion de porter sur Google et le monde qu’il dessine, un nécessaire regard critique, une analyse de la représentation du monde que nous proposent Google Maps, Google earth et Google Street View.

« Les photographies aériennes nous donnent un accès indiscret aux lieux inaccessibles ou interdits de la ville, écrit François Bon, décalent notre vision de la ville ordinaire. C’est depuis ce moment que j’associe ces images à des bribes de fiction qui s’autorisent le fantastique, et recomposent à leur tour une autre ville. »

Ateliers d'écriture sur la ville

Ateliers d’écriture sur la ville avec les élèves de 6° et de 4° du Collège Valmy, écrire le long du Canal Saint-Martin : Je me souviens du canal Saint-Martin.



Ateliers de création à Pau :

Un atelier d’écriture numérique mêlant textes/sons/images sur un lieu important dans la mémoire paloise : le Bâtiment B. et ses métamorphoses, partie ancienne vouée à la destruction du collège Marguerite de Navarre.





Workshop à Valence  : Shuffle City / Mix Cité

Une série d’ateliers de création sur récits et narrations : Dire, faire, voir des histoires.

Promenade géolocalisée / atelier itinérant




Promenade autour de chez Anne Savelli, entre la rue Eugène Varlin dans le 10ème et l'avenue Simon Bolivar, dans le 19ème arrondissement de Paris.

Ici même si : Paris façon puzzle

Géolocalisation de films sur différents lieux de Paris.



Série de textes autour du temps et de la photographie :

« La photographie est la rencontre d’un temps qui passe sans s’arrêter et d’un temps qui ne passe pas, qui ne ressemble à rien parce qu’il ne nous appartient ni de le matérialiser ni de le commenter. Du premier, nous ne sommes jamais que le sable et le solde, du second, nous ne sommes que la transparence. »

Denis Roche, Le boîtier de mélancolie, 1999. 


Chemins de traverse de la création

Rien n’aura eu lieu que le lieu : Rome Photolalies

Une mise en abyme sur les lieux des clichés à Rome d'un voyage, 22 ans après. Là-bas, au fil de nos promenades dans les rues de la capitale italienne, j’ai donc pris ces photographies in situ. Photolalies à la manière de Denis Roche, lieu de l’éternel retour, face à quoi le photographe ne peut opposer que la photolalie, « l’image interminable » qui suspend l’échéance dans le désir et la terreur de l’échéance.





















Un lieu du temps



Miroir du temps



Sur Google Maps et Google Street View :

Traverser les lignes

On vit quelque part (atelier d'écriture itinérant avec François Bon dans le RER C)

« On vit quelque part : dans un pays, dans une ville de ce pays, dans un quartier de cette ville, dans une rue de ce quartier, dans un immeuble de cette rue, dans un appartement de cet immeuble. »



Les fils de la vierge

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